Qui ne connait pas Starbucks ? Véritable phénomène aux US, les cafés Starbucks y incarnent là-bas le café à l’européenne. Oui mais voilà, n’y-a-t-il pas une différence entre café « à l’européenne » et café en Europe ? Le stéréotype n’a-t-il pas occulté notre réalité, autrement plus proche de valeurs de traditions et d’art de vivre ?
En tout cas, en Italie, glorieuse patrie de l’expresso, tout le monde a montré les dents lorsque Starbucks a annoncé son projet d’y ouvrir ses fameux Starbucks Coffee. Devant ce que l’on pourrait qualifier de véritable soulèvement d’opinion, largement relayée par la presse, le géant Américain n’a pu que reculer. Il n’y aura pas de Starbucks en Italie.
Oui mais pourtant, sans polémique aucune, peut-on vraiment considérer que la chaîne Starbucks s’attaque au marché du café au sens noble du terme ? Même si le rouleau compresseur marketing d’une entreprise qui pèse 6 milliards de dollars a les moyens de nous en mettre plein les yeux, je ne le pense pas. La majorité des boissons qu’ils proposent sont certes très élaborées et agréables au palais (j’apprécie moi-même le Caramel Macchiato…) mais finalement assez éloignées de la richesse simple et précieuse des meilleurs cafés.
Mais concernant l’Italie, plus qu’un problème de boisson, c’est en fait toute l’institution du café qui s’est sentie en danger et plus particulièrement celle du café de la pause de 10h (colazione). Le pays qui a le plus de bars au kilomètre carré ne veut pas se voir transformé ainsi en un monde où les gens se promènent dans la rue avec un gobelet en carton à la main. Ah ça non ! Le café en Italie, c’est au bar, accoudé au comptoir, dans cette ambiance unique, pleine de chaleur et où le barista, noyé dans les intenses effluves, mène la danse de l’amour du café.
Ne confondons pas caffe caffe et starbuck, c’est pas mal pour des Américains, mais le café noir ne casse pas trois pattes à un canard. N’importe quel troquet qui ne sait pas faire la différence entre arabica et robusta vous fait le même. Disons du milieu de gamme.
Quant à ces trucs dans lesquels ils ajoutent tout un tas de cochonneries et qui font prendre des kilogs rien qu’en les regardant, caramel, crème fouettée, chocolat, on voit bien que ça s’inspire du cappuccino, mais en plus lourd. Sur l’addition aussi d’ailleurs, pour un truc dans un gobelet en carton, pas donné. Et ils insistent pour proposer les suppléments de suppléments, évidemment.
Bref, je ne sais pas si depuis ton post Starbuck a envahi l’Italie -je ne pense pas puisque je n’ai pas trouvé de site en .it mais ça fait comme si El Rancho essayait de s’implanter en Californie ou au Mexique ! Il ne faut pas avoir peur du ridicule