Dans l’épisode précédent, Grino se réveille dans un supermarché au rayon café. Il rencontre alors Colombia la dosette qui lui présente El Gringo, l’âme du rayon café. Désorienté et plein d’interrogations, Grino apprend qu’il est un grain de café prêt à être consommé par un des clients du supermarché. Il décide alors de partir à la recherche de ses origines au rayon livre en sautant sur l’épaule d’une cliente qui s’y rend.
Grino est tout excité par cette nouvelle aventure qui commence. Après avoir glissé sur la main de son vaisseau humain, il s’est hissé tant bien que mal jusque sur l’épaule de la maman d’Alice et Mickaël. Or, une épaule de ménagère avec deux enfants trublions n’est pas de tout repos : Madame court après ses enfants tout en attrapant son concentré de tomates, elle cabosse les chariots qui lui barrent la route en maugréant sur leur propriétaire et séparent ses loustics en train de se battre pour le dernier morceau de fromage du coin dégustation sous les yeux horrifiés de la démonstratrice. Entre le rayon café et le rayon livre, Grino découvre les étals de fromage et de viande et le froid qu’il y fait, le rayon parfumerie et beauté et toutes les odeurs qui s’y mélangent, les cris des clientes qui s’arrachent un pull en période de soldes, bref, lorsqu’il arrive au rayon des livres, Grino est exténué.
Il profite du moment où Madame étend son bras vers des recettes de cuisine pour sauter au milieu des livres. Pas facile pour un grain de café de se retrouver au beau milieu des bouquins quand les clients caressent les couvertures, font trembler les pages et jettent à quelques millimètres de Grino ce si joli dictionnaire qui finalement ne leur plaît pas. Heureusement pour lui, les livres ont une langue !
– « Euh, hum, hum, excusez-moi madame « 750g de plaisir Muffins » connaissez-vous le livre sur le café ?
– oh mais bien sûr cher monsieur, ce bon vieux café est mon éternel compagnon, vous le trouverez à quelques livres de là à la lettre C. »
Grino est si prêt du but qu’il en a le souffle coupé, serait-ce si simple de découvrir ses origines ? Mais pourquoi personne sur le rayon ne semblait y avoir pensé avant ? Il saute sur l’étagère du dessous et se retrouve si près du but qu’il en tremble. Il le voit, il s’approche haletant et à peine a-t-il touché la tranche qu’il se sent aspiré…
Vos connaissez Last action heros ? Et bien, c’est ce qu’il est arrivé à Grino ! Emporté par le tourbillon des pages il attérrit dans un champ au beau milieu de l’Abyssinie en plein 8ème siècle. Tout étourdi, il ne comprend pas vraiment ce qui l’entoure, puis il aperçoit un berger qui hurle après ses chèvres :
– « bandes d’abrutis qu’est-ce que vous êtes donc encore en train de gober ! »
Grino est tout proche, il aperçoit l’arbuste dont les chèvres semblent raffoler, ce sont de petites baies rouges que Grino a du mal à identifier, mais les feuilles lui sont familières.
– « Mais, ce sont des caféiers ! »
A peine Grino a-t-il prononcé ces mots qu’il est interrompu par les cris du berger :
– « mes chèvres sont devenues folles ! »
Grino assiste alors à la plus incongrue des danses, le troupeau de chèvres semble animé d’une force extérieure comme porté par les fils d’un marionettiste ! Grino en est tout abassourdi, d’autant plus que la danse dura toute la nuit !
Au petit matin, Grino s’éveille sur le chale du berger. Khaldi, puisqu’il se nomme ainsi, sort de son sommeil et se dirige vers les caféiers. Il en cueille quelques baies et se rend tout droit au monastère de Chéodet. Arrivé à destination, il demande à voir le prieur et lui conte sa mésaventure de la veille. Le prieur intrigué décide faire bouillir les baies. Grino est captivé par la scène. D’abord inquiet mais rassuré par le prieur, Khaldi se décide à boire le breuvage, il en est alors fort content et affirme au prieur que la potion est délicieuse ! Les deux hommes entament alors une longue discussion dont Grino ne connaîtra jamais la fin, assoupi sur l’épaule de celui qui a découvert le café.
Lorsque Grino s’éveille, Khaldi a disparu, le prieur aussi, mais des bruits dans le couloir attirent son attention. Deux moines entrent alors dans la pièce et déposent des sacs à la toile grossière sur le sol, le feu de l’âtre semble être éteint mais le vent gronde à l’extérieur et quand les deux hommes quittent la pièce, le feu se ravive doucement et des sacs commencent à s’échapper un délicat fumet. Grino, étonné s’approche des sacs et découvre … des grains de café ! Les sacs commencent à fumer et l’odeur est délicieuse, Grino contemple le spectacle quand les deux messieurs arrivent en courant, alertés par la fumée qui atteint désormais le couloir.
– « Mais enfin, je t’avais dit de ne pas laisser les sacs de café près de l’âtre !
– mais je ne savais pas, et puis c’est ta faute aussi après tout »
Grino regarde la scène le sourire aux lèvres car il sait qu’il vient de découvrir la première torréfaction ! Il est tellement captivé par les chamailleries des deux hommes qu’il ne se sent pas aspirer par le tourbillon du livre …
Sarra, vraiment, merci pour tout. J’attendais avec impatience la suite des aventures de Grino, mais alors si en plus tu y fais renaître le cultissime Last Action Heros, là, je dis chapeau : encore du Grino-Schwarzy, encore du Grino-Schwarzy!